Le développement des villages nordiques émerge du contexte particulier de la sédentarisation rapide et parfois forcée des communautés inuites qui a débutée il n’y a environ que 60 ans. Autrefois nomade, ce peuple habitait l’immensité du territoire. Les montagnes, les plaines, les rivières et les baies étaient autant des repères que des campements ; le paysage était aussi contemplatif qu’instrumental. Les Inuits n’habitaient pas qu’une installation, mais le paysage entier.

Présentement, le Nunavik est en déficit de 1000 logements sociaux, réparti sur ses 14 villages. Différents facteurs, notamment l’isolement, le manque de main-d’œuvre qualifiée, le climat et le coût élevé des constructions, empêchent de répondre à l’ensemble de la demande rapidement. Les maisons sont distribuées avec parcimonie, d’une année à l’autre.

La construction se fait dans un contexte d’urgence ; il faut commander les matériaux du Sud, les transporter par bateau, et construire avant l’hiver. Le mode de construction de prédilection est celui sur radier, expliqué plus en détail dans la seconde analyse à l’échelle des villages. Il s’agit d’un mode dommageable pour la flore, qui élimine le contact avec le sol naturel.